Les fantasmes sexuels prennent des formes variées, et pour certains, ils peuvent s'exprimer à travers des objets ou des instruments inattendus. Parmi les paraphilies les plus originales, l’aulophilie désigne l’excitation sexuelle provoquée par les flûtes. Bienvenue dans le point G
Qu’elle soit à bec, traversière ou même de Pan, la flûte peut, pour certaines personnes, devenir une source d'excitation intense. Si ce fantasme peut sembler surprenant, voire cocasse pour certains, il nous rappelle la diversité et la richesse des désirs humains.
L’aulophilie est un terme dérivé du grec « aulos », qui signifie flûte, et « philia », qui signifie amour ou attraction. Il s’agit donc d’une paraphilie, un terme utilisé pour désigner les attirances sexuelles considérées comme atypiques. Dans ce cas précis, l’aulophilie fait référence à l'excitation sexuelle générée par la vue, l’écoute, ou l’interaction avec une flûte. Bien que peu commun, ce fantasme s’inscrit dans une grande variété de paraphilies, où des objets ou des situations inhabituels provoquent du désir.
La flûte, en particulier, peut être perçue de manière très sensuelle pour les personnes concernées. Elle est souvent associée à des images de douceur, de fluidité et de légèreté. Le mouvement des doigts sur l’instrument, les vibrations du son et la forme allongée de l'objet peuvent, pour certains, éveiller des pensées érotiques.
L’aulophilie s’inscrit également dans une dynamique plus générale, celle de "l’excitation liée à la musique". Depuis longtemps, la musique est reconnue pour son effet puissant sur les émotions humaines. Elle peut susciter de la joie, de la tristesse, de l’apaisement ou encore de l'excitation. Pour certaines personnes, les sons de certains instruments, comme la flûte, peuvent devenir érotiques. Cela peut être lié aux tonalités douces et hypnotiques que cet instrument produit.
"Céline, 34 ans", témoigne :
_« Je n'ai jamais pensé être attirée par la musique jusqu'à ce que j'assiste à un concert où une femme jouait de la flûte traversière. Quelque chose dans sa façon de jouer, sa posture, le son de la flûte, c’était tellement sensuel que j'ai ressenti une forte excitation. Je n’aurais jamais pensé que la musique pouvait provoquer ça chez moi. »_
L'effet de la musique sur l’érotisme n’est pas nouveau. De nombreux couples utilisent la musique pour créer une ambiance sensuelle, mais pour les aulophiles, cet effet est particulièrement prononcé lorsqu'il s'agit de flûtes.
Pour l’aulophilie, il est possible que l'excitation provienne aussi de la "symbolique phallique" de l'instrument. La flûte, par sa forme et la manière dont elle est tenue ou jouée, peut, pour certaines personnes, être perçue comme un symbole érotique. Il n'est pas rare que des objets du quotidien ou des symboles visuels éveillent des fantasmes, comme dans d'autres paraphilies où des objets inanimés (fétichisme) ou des situations inhabituelles deviennent excitants.
Cependant, l’aulophilie ne se résume pas nécessairement à l’attrait pour l’aspect visuel de l’instrument. Pour certains, le son lui-même est un élément clé. Les mélodies douces et envoûtantes, jouées par des instruments à vent comme la flûte, peuvent procurer des sensations apaisantes et excitantes à la fois.
"Antoine, 29 ans", partage son expérience :
_« J'ai toujours adoré les flûtes de Pan. Le son me détendait tellement que ça en devenait presque une forme de plaisir physique. Avec le temps, je me suis rendu compte que j'étais aussi attiré sexuellement par cet instrument. Les notes aiguës et profondes me transportent, c'est comme un voyage érotique. »_
L’aulophilie, peut prêter à sourire, mais cela montre à quel point les fantasmes peuvent être divers et variés.
Cette dissociation entre la réalité du fantasme et sa perception sociale soulève une question importante : pourquoi certains désirs sont-ils vus comme étranges ou embarrassants ? La sexualité humaine est complexe et ne se limite pas aux attirances conventionnelles. Pour ceux qui ressentent une forme d’aulophilie, il est important de comprendre que tant que ces désirs sont exprimés dans un cadre respectueux et sans nuire à autrui, ils ne doivent pas être perçus comme honteux.
Il est essentiel de se rappeler que les fantasmes, même ceux qui semblent atypiques comme l’aulophilie, ne sont pas forcément destinés à être réalisés. Ils peuvent simplement être un moyen d’enrichir son imaginaire et d’ajouter une dimension excitante à la sexualité. Parfois, le fantasme reste plus excitant dans l’imaginaire que dans la réalité.
Une sexologue écrit que « "les fantasmes sont une fenêtre sur nos désirs et nos besoins psychologiques". Ils ne sont pas nécessairement un reflet de ce que l’on souhaite vivre, mais ils peuvent servir à pimenter la vie sexuelle ou à mieux comprendre ce qui nous excite ». Dans le cas de l’aulophilie, il est possible que le simple fait de penser à une flûte, à son son ou à sa forme, suffise à susciter une excitation intense sans pour autant chercher à recréer ce fantasme dans la réalité.
L’aulophilie, bien que rare et peu connue, montre que les objets les plus inattendus peuvent devenir sources d’excitation pour certaines personnes. Que ce soit la forme, le son, ou la symbolique derrière l’instrument, l’aulophilie témoigne de la diversité infinie des désirs humains. Si ce fantasme peut prêter à sourire, il souligne une vérité fondamentale : "il n’existe pas de norme universelle dans les fantasmes sexuels". Chaque individu a ses propres déclencheurs, ses propres objets de désir, et tant que ces fantasmes sont vécus dans le respect de soi et des autres, il n’y a aucune raison d’en avoir honte.
Comme pour tout fantasme, l’essentiel est de se sentir à l’aise avec ses désirs et de les accepter comme une partie normale de la vie érotique. Que l'on soit excité par une flûte, une mélodie ou toute autre situation, ce sont des éléments qui enrichissent notre monde intérieur et, parfois, notre vie intime.
En espérant que vous trouviez votre point G, en tout cas celui-ci est terminé.
Que le plaisir soit avec vous. C’était le point G.