"Le Fantasme Masculin de Regarder Deux Femmes Faire l'Amour : Entre Érotisme et Illusion de Contrôle"
Le fantasme de regarder deux femmes faire l'amour est l’un des plus répandus chez les hommes, avec près de 49 % d'entre eux qui admettent en fantasmer, selon diverses études. Bienvenue dans le point G!
Ce fantasme de voir des femmes faire l’amour entre elles, souvent exacerbé par la consommation de pornographie, repose sur des dynamiques psychologiques profondes liées à l'érotisme, au voyeurisme et à une certaine forme de pouvoir ou de privilège ressenti. Mais pourquoi ce fantasme est-il si omniprésent, et que révèle-t-il sur les représentations masculines de la sexualité et de l'intimité ?
L'une des principales raisons de ce fantasme est l'attrait pour la beauté du corps féminin. Dans de nombreuses cultures, la sensualité féminine est exaltée comme un objet de désir, et la vision de deux corps féminins entrelacés peut représenter, pour certains hommes, la quintessence de l’érotisme. Ce désir est souvent fondé sur une double fascination : la découverte d'une forme de sensualité perçue comme « inaccessible » dans les relations hétérosexuelles et l’idée que les femmes peuvent comprendre intuitivement les désirs et besoins de leurs partenaires féminines.
Sébastien, 34 ans, raconte :
_« Voir deux femmes ensemble me fascine. Il y a une douceur et une sensualité que l'on ne retrouve pas dans une relation hétéro. C’est une forme de beauté qui m’échappe en tant qu’homme, et cela rend l’expérience encore plus captivante. »_
Ce type de fantasme met en lumière l’objectivation du corps féminin et l’idéalisation de l'intimité entre deux femmes comme une sorte de paradis érotique. Il est aussi associé à l'idée que le plaisir entre deux femmes est plus raffiné, plus sensuel, en opposition avec les rapports sexuels souvent perçus comme plus "brutaux" ou directs avec un homme.
Pour beaucoup d’hommes, le fait d’assister à une scène intime entre deux femmes est perçu comme un privilège. Cette idée s'enracine dans le voyeurisme, un autre grand thème de la sexualité masculine. Regarder sans participer leur donne une sensation de pouvoir et de contrôle. En restant en retrait, ils peuvent se sentir comme des témoins d’une forme de sexualité jugée « exclusive », renforçant ainsi un sentiment d'exclusivité ou d'être « autorisé » à voir quelque chose de caché.
La pornographie joue ici un rôle central. En effet, les hommes amateurs de vidéos pornographiques lesbiennes trouvent dans ces films un écho à leurs fantasmes. Le virtuel devient un tremplin pour imaginer, puis désirer vivre cette scène érotique dans la réalité.
D'après Thomas, 29 ans :
_« Quand je regarde des vidéos de deux femmes ensemble, c’est excitant parce que ça semble plus authentique. On n’a pas cette dynamique de domination qui peut exister dans les films hétéros. J’aime l’idée d’être spectateur et non acteur, juste de profiter du spectacle. »_
La culture pornographique a largement contribué à la diffusion de ce fantasme. Les scènes de sexe entre femmes sont omniprésentes dans les films pour adultes, souvent conçues pour plaire à un public masculin. Cependant, ces représentations sont loin d’être fidèles à la réalité des relations lesbiennes, car elles répondent à des fantasmes masculins hétérosexuels.
La scénarisation de la pornographie lesbienne pour les hommes repose souvent sur une esthétisation de la sexualité féminine qui cadre avec les désirs masculins. Les gestes sont exagérés, les corps standardisés et les pratiques sont souvent éloignées des réalités des relations lesbiennes. Ce fossé entre réalité et fantasme peut fausser la perception de ce type de rapport pour les hommes hétérosexuels.
Bien que ce fantasme soit fréquent, peu d’hommes le réalisent dans la réalité. Pour certains, la possibilité d’assister à une telle scène dans un contexte non pornographique est une rareté. Et même si cela arrive, la réaction émotionnelle peut différer du fantasme originel. Regarder un acte sexuel en personne peut créer un sentiment de gêne ou d’inconfort, car il confronte à la réalité de l’intimité entre deux êtres humains, qui est souvent bien plus complexe et moins idéalisée que ce que l’on imagine.
Marie, 32 ans, raconte l'expérience d'un de ses anciens partenaires :
_« Mon copain de l’époque voulait vraiment que je sois avec une autre femme pendant qu’il regardait. Ça m’intriguait aussi, alors on a essayé. Mais une fois que ça a commencé, il est devenu mal à l’aise et n’a pas du tout apprécié. C’était comme si la réalité l’avait frappé et qu’il réalisait que ce n’était pas ce qu’il s’imaginait. »_
Cette différence entre fantasme et réalité est un élément clé à comprendre. Ce qui excite mentalement peut, dans la réalité, déclencher des émotions complexes, voire contradictoires. L’acte de voyeurisme, lorsqu’il quitte le domaine de l’imagination, peut entraîner des sentiments de jalousie, d’inadéquation ou d’incompréhension.
Regarder deux femmes faire l’amour peut aussi être interprété comme une manière pour certains hommes de minimiser ou de simplifier la sexualité féminine, en la ramenant à une forme de spectacle visuel. Dans certaines représentations, les hommes estiment que la sexualité lesbienne est « incomplète » sans la présence masculine, ce qui peut parfois créer un fantasme autour de l'idée de « combler » cette relation en s’y intégrant d’une manière ou d’une autre.
C'est ce que rapporte François, 40 ans :
_« J’ai toujours fantasmé sur deux femmes ensemble, mais l’idée qu’elles n’aient pas besoin d’un homme dans cette équation me perturbait. Ça m’a poussé à revoir mon propre rapport à la sexualité et à la manière dont je concevais le plaisir. »_
Le fantasme de regarder deux femmes faire l'amour occupe une place particulière dans l'imaginaire masculin, en mêlant l’érotisme de l’altérité féminine, le voyeurisme et l’idée de privilège. Ce fantasme, souvent exacerbé par la pornographie, montre à quel point les représentations de la sexualité peuvent être façonnées par des constructions sociales et des attentes de genre.
Cependant, il est essentiel de comprendre que ce type de fantasme est souvent bien éloigné de la réalité des relations entre femmes, et que la fascination pour ces interactions relève souvent d’une vision simplifiée, voire erronée, de la sexualité féminine. Comme pour beaucoup de fantasmes, la clé réside dans la capacité à distinguer le fantasme de la réalité, et à comprendre que ce qui excite dans l’imaginaire peut prendre une toute autre forme dans la vie réelle.
En espérant que vous trouviez votre point G, en tout cas celui-ci est terminé.
Que le plaisir soit avec vous. C’était le point G.